Le nombre de faillites d'entreprises a augmenté de 43,6 % au 1er trimestre 2023, par rapport à 2022. Selon les données de la banque de France, la barre des 45.000 défauts de paiement a été franchie au mois de mars sur un an.

Le nombre de faillites par rapport à l'année précédente a donc augmenté, ramenant ainsi le niveau au chiffre d'avant la crise sanitaire. Plus de 14 300 entreprises sont touchées, principalement des TPE telles que des salons de coiffure, des restaurants ou encore des boulangeries. Les principales raisons de cette hausse sont la guerre en Ukraine, l'inflation et la crise énergétique.
Secteurs les plus touchés
Sur une année, le nombre de procédures collectives ouvertes s'élève à 45 120, contre 30 285 l'année précédente. Ce chiffre reste inférieur à celui observé en 2019, avant la crise sanitaire (51 000), indiquant ainsi un retour à la normale après deux années durant lesquelles les entreprises ont bénéficié massivement de l'aide de l'État pour faire face au choc de la pandémie de Covid-19. Les PME, qui emploient plus de 50 salariés, sont également touchées avec une augmentation quasi-double des défaillances sur un an. Les secteurs les plus touchés sont l'hôtellerie-restauration, l'industrie, le commerce et les activités immobilières.
Conséquences de la Covid-19
Les données de la Banque de France ne prennent pas en compte les radiations qui ont explosées l'année précédente. Maxime Lemerle, spécialiste des défaillances chez Allianz Trade, souligne que "les entreprises 'zombies', qui ont été soutenues pendant la pandémie et qui font maintenant défaut progressivement, s'ajoutent à toutes celles qui souffrent du contexte actuel".
Environnement peu favorable pour les entreprises
Entre la demande en baisse, l'inflation élevée et la détérioration des conditions de financement, l'environnement est devenu nettement moins favorable pour les entreprises. Ludovic Subran, économiste en chef du groupe Allianz, explique que "certaines entreprises n'ont pas réussi à gérer le retournement conjoncturel après une reprise post-Covid plus rapide que prévue, et se retrouvent avec des stocks et une main-d'œuvre excédentaire ainsi que des frais financiers élevés". Bien que la situation ne soit pas comparable à celle après la crise financière de 2008, où la récession combinée à une crise du crédit avait entraîné un nombre record de faillites proche de 65 000, l'expert s'inquiète des conséquences du durcissement des conditions de crédit et de la hausse des taux d'intérêt. Charles-Henri Colombier, directeur de la conjoncture chez Rexecode, ajoute que "si le volume de crédit diminue, il y aura mécaniquement une accélération des défauts de paiement".
2023- Année difficile
Les entreprises font face à une pression sur les salaires, à une flambée des coûts de l'énergie, au remboursement des dettes et des PGE, ainsi qu'à une pénurie de main-d'œuvre. Les TPE-PME, souvent reconnues pour leur résilience, seront confrontées à une année particulièrement difficile en 2023.
Les annonces d'arrêts de production se multiplient ces dernières semaines, laissant présager une année 2023 compliquée.
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